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| L'empreinte classique | L'empreinte Phillips | L'empreinte hybride Phillips-fente | L'empreinte Pozidriv | L'empreinte JIS |
Les motos japonaises avaient la fâcheuse habitude d'avoir leurs carters latéraux fixés par des vis à tête cruciforme. Le matériau utilisé pour ces vis n'était pas des plus durs (il y a sûrement une bonne raison pour ça), ce qui fait que le motard-bricoleur moyen s'acharnait longuement avec un tournevis inadapté pour démonter son moteur. Il finissait par ruiner la tête des vis et par faire appel à un copain ou à un professionnel. Pourquoi ? Parce que pour dévisser une vis cruciforme, il faut deux choses : un tournevis choc, et l'embout de tournevis ad hoc.
Le tournevis choc : c'est un outil permettant d'appliquer le couple de dévissage sur la vis tout en lui appliquant un choc axial qui décolle le ou les filets qui adhèrent. Cet outil, abordable, est remarquablement efficace pour le dévissage, et on peut aussi s'en servir pour le vissage. Il est souvent fourni avec plusieurs embouts de formes diverses.
L'embout ad hoc : les embouts cruciformes sont de deux types : Phillips (et sa variante JIS) et Pozidriv. Ces deux types correspondent aux deux empreintes de tête de vis du même nom. Ces empreintes se ressemblent, mais elles ont été conçues pour des mises en oeuvre différentes, et exigent des lames de tournevis différentes. Elles sont toutes deux destinées à la fabrication en grande série.
L'empreinte Phillips : c'est la première, née en 1933 aux USA. Elle a été conçue par un inventeur isolé, Henry F. Phillips, dans le but d'éviter que la lame du tournevis classique, plate, n'échappe pendant le vissage ou le dévissage, avec les dangers correspondants pour l'opérateur, l'outillage, l'assemblage. Après avoir été déclarée infaisable par tous les fabricants de vis, elle a été fabriquée par la société American Screw Company. La première application en grand volume a été la Cadillac en 1936. Des licences ont été cédées un peu partout dans le monde et la vis Phillips s'est répandue. Depuis 1940, elle a complètement éliminé la vis à fente simple dans les fabrications en grande série, l'automobile, l'électroménager, etc. Les avantages de la vis Phillips sont :
l'embout du tournevis est parfaitement centré dans l'empreinte, ce qui facilite le vissage ;
l'embout ne peut pas échapper latéralement, ce qui protège tout ce qui se trouve autour de la vis (intéressant dans les fabrications en grande série) ;
la forme de l'empreinte, très élaborée même si ça ne se voit pas, est telle qu'en fin de vissage, l'embout monte et dégage, ce qui produit une limitation de couple de serrage simple
Les embouts Phillips sont marqués "PH" suivi d'un numéro.
L'empreinte Pozidriv est brevetée par la même société. Elle est plus récente que la Phillips et se répand de plus en plus. Elle a été conçue dans le même esprit que la Phillips, sauf que l'empreinte a une forme différente, telle qu'en fin de vissage, l'embout n'échappe pas. C'est le tournevis (pneumatique ou électrique) qui s'arrête, parce qu'il est équipé d'une limitation de couple. Cela réduit la fatigue de l'opérateur en grande série. Un couple plus important peut être appliqué. Les embouts Pozidriv sont marqués "Z" suivi d'un numéro. Les vis Pozidriv sont reconnaissables facilement : l'empreinte a une forme d'étoile à huit branches.
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L'empreinte JIS (Japanese Industrial Standard) est très semblable à la vis Phillips, On la trouve sur beaucoup de motos japonaises. On la reconnaît à une petite marque circulaire en creux sur la tête (toutes les vis n'ont pas cette marque). Les différences entre vis JIS et ISO ne se limitaient pas, à l'origine, à la forme de l'empreinte cruciforme. Elles portaient aussi sur les pas des vis et écrous. Mais les normes JIS se sont rapprochées des ISO, et il semblerait qu'il n"y ait plus de différence là-dessus. Toujours est-il que la forme de l'empreinte JIS n'est pas exactement la même que celle de la Phillips, laquelle a d'avantage tendance à échapper au tournevis, et donc à limiter le couple de serrage. Les embouts JIS s'ajustent par ailleurs mal dans les empreintes Phillips. Toutes ces différences sont difficilement perceptibles à l'oeil nu. Voir le site https://bike.bikegremlin.com/10583/Phillips-vs-jis-vs-pozidriv/. Ici, deux vis JIS sur une Honda CB350 K1 de 1969 (strictement d'époque). On peut voir les petites marques circulaires en creux. |
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Compatibilité : les trois empreintes ne sont pas compatibles. On ne doit pas utiliser un embout d'un type pour une vis d'un autre type. Néanmoins, on peut constater que pour une utilisation occasionnelle, et des couples de serrage modérés, ça marche très bien. Mais dès que le dévissage est difficile, on a de bonnes chances de ruiner l'empreinte si l'embout n'est pas le bon.
Sur les motos japonaises : ça a changé avec le temps. Ça me semble un peu confus, et je ne peux pas trop en dire. C'était du JIS, mais d'autres normes sont apparues, avec en plus des empreintes modernes comme mixte cruciforme-fente, Torx, hexacaves (Allen, ou 6 pans creux, ou BTR) et autres. Sur un scooter Yamaha XMax récent, on trouve des vis cruciformes sans le point des JIS. Alors qu'est-ce ?
Et après : il existe maintenant une autre empreinte, la ACR Phillips II. Elle comporte des rayures internes qui correspondent à des stries sur l'extrémité de l'embout. Ces stries permettent à la vis de rester accrochée à l'embout du tournevis pendant l'approche. Le résultat est une moindre fatigue pour l'opérateur, un gain de temps, et d'autres avantages tous liés à la fabrication automatique en grande série. Les embouts sont marqués ACR et les vis ont deux petits signes "=" sur les côtés de l'empreinte.
Note : pour faire sérieux et mimer les américains, je suis obligé de signaler que Phillips, Pozidriv et ACR Phillips II sont des marques propriétés des sociétés Phillips Screw Company et American Screw Company.
