L'histoire
Les motos japonaises des années 60 et 70 avaient souvent de belles peintures aux reflets métallisés. Les CB750, en particulier, arboraient des robes rouges, vieil or, vert. "Candy Ruby Red", "Candy Gold", Candy blue green" étaient les couleurs de premières machines. Il ne s'agissait pas de peintures métallisées à passer en une fois, mais d'une composition de plusieurs couches :
une couche de fond gris métallisé ou argenté, donnant l'aspect métallisé.
une couche éventuelle de "Flake silver" donnant les espèces de flocons brillants.
une couche de vernis teinté à la couleur dominante. Plus on passe de couches plus la teinte résultante est foncée.
Une couche finale de vernis transparent est souvent passée aujourd'hui, qui recouvre le décor adhésif. Il ne semble pas que cette couche finale ait existé à l'origine.
Plusieurs sites Internet donnent des tableaux des peintures utilisées par Honda. Mais ils sont de peu d'utilité puisqu'on ne sait pas faire la correspondance entre ces peintures et les peintures modernes, qui sont toutes référencées par les constructeurs et les fabricants de peintures. En effet, à l'origine, Honda fournissait de petits pots de peinture, destinés à faire des retouches. C'était une grande nouveauté. Plus tard, Honda-USA homologua officiellement la société américaine Lubritech, aujourd'hui disparue, pour qu'elle distribue les peintures pour ses motos aux USA. Enfin, à partir de 1982, Honda se mit à vendre ses peintures aux particuliers et aux professionnels. Honda ne les fabriquait pas mais vendait les produits de la société Original Brand, laquelle vendait aussi directement au public. Cette société fut bientôt rachetée par Color Rite, qui continua à vendre les mêmes produits sons les mêmes références.
C'est donc seulement à partir de 1982 que Honda utilisa le système de codage des couleurs comme dans l'automobile. Avant, même avec les tableau de Lubritech, on n'a pas de référence. On ne peut donc que se fier aux machines d'époque, non restaurées et bien préservées, pour retrouver les couleurs d'origine.
Application des peintures Candy
Le site http://www.members.tripod.com/~Wrenchbender/tips.html (lien rompu) d'où sont issus les renseignements ci-dessus, publie aussi un guide d'application des peintures de Lubritech datant de 1974. On y trouve de nombreuses recommandations de sécurité (travailler dans un local aéré, pas de flamme ni de cigarette à proximité, pas d'essence pour dégraisser, etc.), des recommandations pratiques (pas de peinture au silicones dans le même local), et enfin des informations sur les peintures Candy et leur mise en oeuvre (en anglais). Le site en français http://www.cb500four.com lui aussi donne des informations utiles et pratiques.
Conseils sommaires
Comme je ne suis pas du tout du métier mais que je veux quand même faire la peinture moi-même, j'ai fait des essais, et surtout j'ai cherché à me documenter. J'ai trouvé le livre suivant :
"Petites réparations en carrosserie", chez ETAI, ISBN 2-7268-8163-7.
On y trouve beaucoup d'informations sur les méthodes à mettre en oeuvre. Voici simplement une adaptation de ce qui est indiqué pour la réparation des coulures, et qui vaut pour l'élimination des poussières.
Dès que possible mettre à tremper dans de l'eau du papier abrasif à l'eau de grade extrèmement fin (1200). Laisser sécher la peinture une bonne semaine. Le papier abrasif devra être découpé de telle sorte que sa surface n'ait pas d'angle vif. Une ovale sera donc mieux qu'un rectangle. Pourquoi ? Parce que les angles du papier ont tendance à rayer la peinture. Après une semaine donc, poncer légèrement la zone abîmée jusqu'à faire disparaître les défauts. Le vernis sera dépoli, bien sûr. Pour lui rendre son brillant, il faut le repolir, puis le lustrer.
Le polissage se fait avec un produit Polish tel que celui présenté en page "Fournitures", n°9 (celui-ci a l'avantage d'être sans silicone). C'est long et fastidieux. On peut accélérer les choses en montant un tampon à polir sur une perceuse, et à utiliser ce tampon abondamment imbibé de produit. Croiser les passages, c'est à dire orienter la perceuse horizontalement dans plusieurs directions. On peut utiliser une ponceuse orbitale. De toutes façons, c'est long quand même. Attention : la perceuse qui tourne à proximité de la tôle, c'est parfait pour faire un désastre ! Et en plus, ça gicle partout. Mettre des lunettes. La ponceuse est évidemment préférable.
Après le polissage, on peut lustrer avec un produit au téflon, comme celui présenté sur la même page. Le résultat est spectaculaire.
Le bloc moteur des CB750 était peint. C'est très courant aujourd'hui, mais ce l'était moins en 1970, bien que des machines comme les CB250 et CB350 aient eu leurs carters en aluminium poli puis vernis en transparent. Leur bloc cylindre était toutefois brut, alors que celui de la CB750 était peint aussi. La couleur était un gris métallisé.
Pour repeindre un moteur, il faut utiliser une peinture résistant à la chaleur mais aussi aux huiles, essences et autres hydrocarbures. On pourrait ajouter aussi le liquide de frein, l'acide des batteries, l'eau... Pour résister à la chaleur, il faut une peinture qui grâce à une certaine élasticité supporte les élongations et rétrécissements répétés du subjectile (la surface recevant la peinture) lors des montées en température et des refroidissements.
Il existe une peinture comme celle-ci dans la gamme MOTIP. C'est une peinture en bombe aérosol, acrylique, qui se fait en quatre couleurs. On choisira la référence 4093, de couleur aluminium. On ne trouve pas ces bombes partout, et il faut souvent les commander chez un revendeur MOTIP. Le site MOTIP (http://www.motip.com) contient plein d'informations intéressantes. L'image ci-contre est extraite de ce site.
Après utilisation, il s'avère que cette peinture tient effectivement à l'essence. Néanmoins cette tenue a ses limites. En cas de contact, il vaut mieux laisser sécher l'essence que l'essuyer. |
Nul doute que d'autres peintures conviennent pour le bloc moteur. Il faut simplement bien les choisir.
Résumé de la méthode utilisée
1) Principe de base de la peinture : le subjectile (la surface à peindre) doit être parfaitement propre, lisse et dégraissé.
2) Deuxième principe de base : dans l'utilisation des produits, suivre scrupuleusement les modes d'emploi.
3) Utiliser une peinture spéciale pour température élevée. Pas celle pour les pots d'échappement. Voir ci-dessus celle que j'ai utilisée et qui donne de bons résultats.
4) déposer le moteur, et le démonter totalement. Dégraisser les morceaux à peindre au pétrole. Dégraisser ensuite avec un diluant plus puissant, comme le trichloréthylène (pas facile à trouver, depuis qu'on dit que ça abîme la couche d'ozone). J'utilise un diluant pour peinture, présenté dans la page Produits du site.
5) Retirer les coussinets du vilebrequin des carters haut et bas, et les ranger avec soin dans des boîtes numérotées, pour les remettre rigoureusement à la même place au remontage.
6) Enlever l'ancienne peinture. On peut faire sabler ou microbiller les pièces. Le résultat est très beau, bien que les surfaces restent un peu granuleuses . Je ne l'ai pas fait. J'ai utilisé un produit du genre "Décapex". Appliquer en couche épaisse, et laisser agir longtemps (une nuit par exemple). Recommencer les applications jusqu'à avoir tout enlevé. Presque tout, parce que cette peinture est coriace.
7) Peaufiner le décapage avec un outil : canif, cutter, brosse métallique… Ne pas y aller trop fort, sous peine d'abîmer quelque chose. Il existe plein de petits recoins dans lesquels la boue ou le cambouis s'accumulent. Les chasser farouchement.
8) Redégraisser toutes les surfaces à peindre.
9) Masquer les surface à ne pas peindre. Utiliser pour ça le ruban adhésif crêpe des peintres et le papier journal. Boucher les trous. J'ai utilisé du ruban aluminium adhésif de chauffagiste découpé à l'emporte-pièce. Masquer les surfaces d'appui des rondelles et des têtes de vis. Ça permettra à celles-ci d'appuyer sur du métal et pas sur de la peinture.
10) Vérifier le masquage. Penser que la peinture, en bombe ou au pistolet, s'infiltre par le moindre interstice pour aller se déposer là où on ne veut pas.
11) Il n'est pas utile de peindre l'intérieur des carters. Je recommande même de l'éviter. Si la peinture s'écaille dans le temps, elle ira boucher les canalisations d'huile.
12) Un coup de soufflette pour chasser les poussières.
13) Sous un bon éclairage, peindre. Passer deux ou trois couches, comme indiqué sur le mode d'emploi de la peinture. Pulvériser de façon à atteindre tous les recoins, le dessus et le dessous des ailettes.
14) Laisser sécher plus longtemps que ce qui est indiqué sur le mode d'emploi.
Pendant le remontage du moteur puis le remontage du moteur dans le cadre, faire attention à ne pas marquer la peinture neuve.
Pendant les essais, il y a risque de faire couler de l'essence, de l'huile ou du liquide de frein sur la belle peinture. Faire en sorte que ça ne se produise pas, en plaçant des protections : carton, papier-journal épais… Si de l'essence coule sur la peinture, ne pas l'essuyer mais la laisser sécher.
Voilà.
Je n'ai pas mentionné qu'il y a une autre méthode, plus simple que celle ci-dessus : tout confier après démontage à un peintre auto professionnel. Il fera sabler ou microbiller toutes les pièces, et appliquera la peinture ad hoc. Ça peut aller plus vite comme beaucoup plus lentement. Ça peut être mieux ou moins bien fait. Mais ça coûte beaucoup plus cher…
Dépose des adhésifs
Je ne suis pas bien placé pour donner des conseils, puisque j'ai raté la pose des miens. Mais depuis on m'a expliqué comment faire.
Pulvériser sur le subjectile (j'aime bien ce mot. C'est la surface recevant le décor) de l'eau savonneuse. Appliquer le décor et le positionner. Il glisse facilement. Quand il est bien à sa place, le lisser avec une raclette en plastique ou un chiffon. Ça chasse l'eau, et ce qui reste sous le décor sèche tout seul.
Normalement, il ne reste pas de bulle ni de pli.
Les insignes que l'on trouve sur les CB750 se situent sur le réservoir et sur les caches latéraux.
Réservoir
Caches latéraux
Les insignes des deux caches latéraux ne sont pas identiques, et il y a des droite et des gauche.
Les insignes sont fixés sur les caches par des rondelles de blocage (appelées "Griffax" par certains) qui se montent sur les pions de diamètre 3 mm qui en partent vers l'arrière. Ces rondelles se trouvent en sachet chez les professionnels de la carrosserie et chez les fournisseurs de matériel industriel. |
K0
Il y a deux insignes différents pour les deux côtés. L'aile pointe vers l'avant. |
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K1 et K2
Les insignes des deux caches latéraux ne sont
pas identiques, et il y a des droite et des gauche pour les "Rubis", l'aile
pointant vers l'avant.
Le "750 Four" se lisant de gauche à droite reste le même des deux côtés. |
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"750 Four" et "rubis" du côté droit. | Ce "rubis" est un "gauche" monté à droite. Pas bon ! |
K6
K7
F1
F2