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Vendredi 20 septembre 2002

Je peux acheter chez Brico-service des rondelles de 8 en acier zingué « moyennes, épaisses », qui ont le même diamètre que les rondelles Honda, mais qui ne sont pas aussi épaisses. Je n'ai d'ailleurs pas vu de différence d'épaisseur avec les rondelles normales...

Au labo, je prends des photos des rondelles d’origine corrodées. Il se confirme, en discutant avec d’autres ingénieurs du labo qu’il s’agit d’une corrosion électrolytique. C’est-y parce que Honda s’attendait à une telle corrosion qu’il a mis des rondelles épaisses ? Ou pour mieux répartir la pression sur la surface du carter ?

Deux des rondelles corrodées :

corrosion 1.jpg (30723 octets)

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Je passe chez Honda Monaco pour poser la question sur les rondelles. Le technicien me dit « surtout ne montez pas ça ! ». Ça tombe bien, j’en ai des neuves. Je questionne aussi pour la pâte à joint à mettre entre les deux carters. Quand il entend parler de pâte à joint bleue, il me dit « c’est de la merde ; mettez celle-ci, qui est parfaite. C’est celle que vend Honda ». Et il me prête un tube entamé, que je lui rapporterai lundi si j’ai fermé le moteur. Cette pâte est une Threebond grise, qui est celle que m’avait recommandée Optimum-Moteur quand j’avais restauré la Honda MTX125. Je n’en avais pas et j’avais utilisé la bleue, sans aucun problème depuis des années d'ailleurs...

Je voulais emprunter la clé dynamométrique du labo, mais elle est en panne. Vincent intervient et ressoude trois des quatre fils en provenance de la jauge de contrainte sur le circuit imprimé. Ils étaient coupés. La clé remontée affiche bien quelque chose, mais est-elle exacte ? Elle avait été étalonnée par un labo de métrologie en mars 2002. Mais comme elle je l'ai trouvée en panne, j'ai un doute. Je la ramène à la maison, en me disant que je trouverai bien un moyen de la vérifier.

En effet, ce moyen a été vite trouvé. Et il est très simple. Il suffit de coincer le carré d’entraînement de la douille dans un étau, et le manche de la clé étant horizontal, de suspendre au bout de ce manche une masse connue. Connaissant la masse et la distance entre le centre du carré et le point où on suspend la masse, on peut calculer le couple par 9,81 x masse en kg x distance en m. Il doit être égal au couple affiché.

Comment générer la masse : avec un seau d’eau, en pesant le seau. Facile et précis, avec une balance de cuisine électronique au gramme près. Le problème, c’est que la balance a une portée de 3 kg seulement. Et encore. Elle affiche « stp » avant. Pour augmenter cette masse, j’utilise une bouteille en verre de un litre, et je fais trois mesures successives avec deux litres d'eau de plus à chaque fois. Je constate alors que la précision de la clé est mauvaise quand le couple est près de la limite basse de 10 Nm, mais qu’elle est très bonne au delà de 16 Nm environ. L’erreur est pratiquement nulle au-delà de 25 Nm. Parfait.

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Une vue du dispositif de mesure.
L'immonde bazar tout autour a été rendu flou...

Samedi 21 septembre 2002

 

Le grand moment est arrivé : le remontage du moteur peut commencer. Je pose le carter inférieur la tête en bas sur la table de travail. Je vérifie que le plan de joint est bien propre, et je place la chaîne de distribution neuve sur son pignon, au milieu du vilebrequin. Je remets en place les coussinets, que j’avais rangés séparément pour bien les remonter chacun à sa place. Huile sur les coussinets. Et je repose le vilebrequin. Je place ensuite l’arbre primaire de boîte. Aucun problème.

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Je passe à l’autre carter, que je pose lui-aussi sur la table à l’envers. Je remonte la boîte de vitesse, avec les demi-segments d’arrêt des roulements, le barillet de sélection, et le mécanisme de sélection. J’ai là un long moment d’hésitation, pour le remontage des ressorts et des éléments des cliquets. En fait, l’axe des trois fourchettes de sélection était placé dans le mauvais sens. L’extrémité percée d’un trou axial doit se trouver vers l’extérieur de la boîte. Une fois remonté correctement, l’axe permet à une patte métallique de se positionner, et aux ressorts de s’accrocher.

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Sans mettre de pâte à joint, je fais un essai de fermeture du bloc. Saine idée, parce que je constate que certaines choses ne vont pas. En particulier, je ne comprend pas ce qui immobilise le barillet axialement. Finalement, je comprends que c’est le contact de point mort, dont l’extrémité basse entre dans une gorge du barillet. Quand tout est en place, j’ouvre à nouveau le bloc, et je passe la pâte à joint sur tout le plan de joint, seulement dans les zones donnant sur l’extérieur. Cette pâte Threebond est une espèce de pommade grise. J’en dépose avec le doigt une pellicule assez fine. Et je ferme.

Je mets assez rapidement en place les dix longues vis de huit, avec les rondelles en acier. Elles ne sont pas aussi épaisses que j’aurais aimé, mais tant pis. Je serre les vis au couple spécifié, c’est à dire à 24 Nm, avec des étapes à 11 et à 20 Nm. Je   place ensuite les vis de 6, que je serre à 11 Nm au lieu des 10 spécifiés, parce que la clé dynamométrique commence à afficher à partir de 10. Je retourne le bloc, et je monte les vis restantes, que je serre aussi au bon couple. A la fin, il me manque un boulon de 8, celui qui se trouve à l’arrière du bloc, et qui tient la petite patte guide des divers tuyaux en provenance des carburateurs. Je le retrouverai sûrement par la suite.

Dimanche 22 septembre 2002

Je mets en place sur les quatre pistons les segments, sans problème majeur. Je monte chaque piston sur son pied de bielle, en faisant bien attention de ne pas laisser échapper les clips de maintien des axes. Je dois faire des progrès à chaque restauration, parce que cette fois-ci, je n’en ai fait tomber aucun, et ils se sont mis en place très facilement. Je place le joint d’embase, huilé sur ses deux faces, les deux joints toriques neufs en bas des goujons centraux arrière. Je prépare le patin avant en plastique et le tendeur de chaîne, neufs, avec la roulette séparée, neuve aussi. J’attache la chaîne de distribution avec un fil de fer, et je présente le bloc cylindre. Il s’agit maintenant de faire rentrer chaque piston avec ses segments dans son cylindre. Pas facile sans l’outil ad-hoc. Je bataille assez longtemps. Après avoir compris qu’il ne faut pas essayer de rentrer les quatre pistons en même temps, mais de les pousser deux par deux, j’arrive à mes fins. Les quatre pistons sont en place. Pourtant le bloc-cylindre ne veut pas descendre. Je comprends alors que j’ai monté le patin avant dans le mauvais sens. L’axe en acier doit être en bas. Je soulève le bloc, juste assez pour ne sortir que deux pistons de leur cylindre, et je retourne le patin. Je peux maintenant reprendre le travail. Mais j’en ai marre. Cette opération a été longue. Je fais une longue pause. Après déjeuner, une petite sieste réparatrice me permet de me remettre au travail. Je remets en place les deux pistons dans leur cylindre, ce qui n’est quand même pas simple. Il me semble que sur la Kawasaki Z400, c’était plus facile. Le chanfrein d’entrée en bas des chemises était peut-être plus grand. Je suis quand même encore embêté pour faire descendre le bloc-cylindre jusqu’en bas. Cette fois-ci, c’est le support des galets du tendeur de chaîne de distribution qui touche quelque part. Je remonte le bloc, je pousse le tendeur, et ça descend. Ouf. Quelques coups de maillet en caoutchouc et le bloc arrive en butée sur le joint d’embase.

Je place sur le bloc-cylindre tout ce qui doit s’y trouver : les joints toriques, les joints cylindriques autour des pions de centrage, les deux pions de centrage extrêmes, et finalement, le joint de culasse. Il ne semble pas qu'il y ait de sens particulier de montage. Je mets le marquage vers le haut. Il faut maintenant finir la culasse, c’est à dire lui remonter ses soupapes. Je mets d’abord en place les joints de queue de soupape, neufs. Ensuite, je remonte les huit soupapes, bien dans l’ordre, en les remettant là où elles étaient avant démontage. Pas de problème. Je pose la culasse à sa place, je la fais descendre, et là, c’est patin avant qui touche quelque part, ce qui empêche la culasse d’aller au bout. Une fois le problème compris, la solution est vite trouvée. Et la culasse se met en place. Pas du premier coup d’ailleurs, parce que en la présentant dans le mauvais sens, les goujons ne trouvent pas les trous ! Il y a quinze écrous à embase à mettre sur les goujons, avec leur rondelle. Je les serre modérément, et ensuite je les passe à la clé dynamométrique. Il faut serrer à 28 Nm. Je fais ça dans l’ordre indiqué dans la RMT, par étapes à 11 et 18 Nm. Je place ensuite les quatre vis de 6, que je serre à la main, parce que la douille de la clé dynamométrique ne rentre pas dans le logement. Voilà une bonne chose de faite. Il faut maintenant remonter toute la culasse elle-même, l'arbre à cames, les culbuteurs, etc. Et régler la distribution, les jeux... C’est pas fini ! D'ailleurs, le soir même, en rangeant l'atelier, je remonte le boîtier du poussoir du tendeur de chaîne de distribution, en regrettant de ne pas en avoir fait zinguer les vis. Et je mets aussi en place une longue vis de 6 sur le devant de la culasse. Je l'avais oubliée, celle-ci. Il m'en reste même une autre, beaucoup plus courte, que je ne sais pas où mettre... Je verrai ça demain.

Mardi 24 septembre 2002

La semaine dernière, j'avais surfé sur la toile à la recherche de sites sur la CB750, et j'étais allé sur Moto-Collection, site consacré à la moto ancienne, qui contient une très importante galerie de photos. Parmi les quelques CB750 présentées, il y avait celle de Jean-Luc, vraiment splendide, et bien servie par une belle prise de vue. Je lui avais donc envoyé un mot, pour le féliciter pour le travail effectué, en moins de 300 heures, disait-il.

Aujourd'hui, je reçois un long message de Jean-Luc. Il m'explique ce qu'il fait, et m'envoie une série de belles photos de ses motos, des CB450 et CB750. En voici une.

CB750_jeanluc.jpg (137178 octets)

Mercredi 25 septembre 2002

Je reprends le travail. Je me prépare à remonter la distribution. Je mets d’abord en place les bougies, sans trop les visser. C’est juste pour éviter de faire tomber quelque chose dans un cylindre. Je remplace les quatre petits joints toriques entre culasse et supports d’arbre à cames, tout comme les disques en caoutchouc qui bouchent les gros trous. C’est tout simple. Je mets en place des quatre goujons sur la culasse. Mais après avoir posé les deux supports d’arbre à cames, je vois que ces goujons ne sont pas à la bonne place. Bon sang, mais c’est bien sûr, je vois où ils vont ! Je les enlève et je les monte ailleurs. Et je remets les supports, pour m’apercevoir que ce n’est pas là non plus. J’essaie encore un autre endroit, et finalement, je retrouve la bonne place. Ce n'était donc pas si simple, et j’ai bien perdu une demi-heure.  Ça m'apprendra à ne pas prendre de notes...

Je place l’arbre à cames, avec le pignon et la chaîne. Je cale la distribution, ce qui ne pose aucun problème. En mettant le vilebrequin en position T 1-4, ce qui signifie que les pistons 1 et 4 sont au PMH, il faut aligner deux traits de l’extrémité droite de l’arbre à cames à l’horizontal. Je monte ensuite les basculeurs et leurs axes, abondamment huilés, je bloque toutes les vis, et c’est fini.

Jeudi 26 septembre 2002

Je fais un saut à Nice chez Sud-Color pour récupérer la peinture Candy qui est prête. Le coloriste m'explique tout : il y a une sous-couche colorée en rouge, matte, sur laquelle il faut passer deux couches (maximum) de vernis teinté. La sous-couche est déjà prête à l'emploi. Ne rien y ajouter. Le vernis est à activer avec le durcisseur-diluant.  Délai entre sous-couche et vernis : une demi-heure. Pour la couche de vernis transparent finale, celle à passer après mise en place du décor adhésif, il faudrait aussi ne pas attendre plus d'une heure. Sinon, il faut la dépolir au papier abrasif très fin. Je verrai si je passe cette dernière couche. Pas sûr.


Glasurit 55 sous-couche rouge métal diluée, prêt à l'emploi. Pas de durcisseur ! 300 g
Glasurit 22 vernis teinté rouge (à durcir et diluer) 300 g
Sud-Color durcisseur 929.73 + diluant   150g
Nettoyant Zenith 2700   1 litre

Total de l'opération : 61,06 Euro ou 400,52 FRF. 

Pas d’activité ce soir. Je prends seulement une photo de la culasse remontée, pour me rappeler certains détails du montage.

culasse_remontee.jpg (47473 octets) moteur_repeint.jpg (54453 octets)
La culasse remontée ; pour les quatre goujons, le filetage long est vers le haut. Le moteur a repris forme humaine... Il reste encore à régler les jeux aux culbuteurs. Et plein d'autres choses.

Vendredi 27 septembre 2002

Je commence le réglage des jeux aux soupapes. C’est sans problème particulier. Je fais comme expliqué dans la Revue Technique Motocycliste. Le vilebrequin étant positionné avec les pistons 1 et 4 au PMH, je règle les soupapes indiquées. Cela donne :

1 et 4 au PMH

Jeu (mm)

Cylindre 1

Cylindre 2

Cylindre 3

Cylindre 4

Echappement

0,08

Oui

Oui

 

 

Admission

0,05

Oui

 

Oui

 

2 et 3 au PMH

Jeu (mm)

Cylindre 1

Cylindre 2

Cylindre 3

Cylindre 4

Echappement

0,08

 

 

Oui

Oui

Admission

0,05

 

Oui

 

Oui

J’essaie de mettre plutôt plus de jeu que moins. Je positionne le grand joint de couvercle, que je huile sur ses deux faces. Je pose le couvercle, avec les deux pions de centrage, et je mets en place les nombreuses vis, que j’avais fait zinguer-bichromater il y a longtemps. Je pose le couvercle du reniflard. Et je serre toutes les vis au tournevis-choc. Terminé pour le haut du moteur.

Je remonte le clapet by-pass de la vis de fixation du couvercle de filtre à huile. J’examine le couvercle. Il n’est pas très beau. Il faudrait le polir. Je verrai. Je ne remonte pas le filtre ni son couvercle sur le moteur. Ils gêneraient pour passer le moteur dans le cadre.

Il faut maintenant passer au dernier morceau du moteur : la pompe à huile et son carter. Je tente de desserrer les vis pour examiner l’intérieur de la pompe. Impossible, même au tournevis-choc. Elles ont dû être montées très serrées à la Loctite. Comme le reste du moteur est en très bon état, je prends le risque de laisser les choses comme elles sont et de ne rien ouvrir. Je remonte donc la pompe à sa place, avec ses trois bagues de centrage et ses trois joints toriques. J’aurais bien aimé changer les joints, mais je n’en ai pas.

 

Il faut maintenant remonter le couvercle. Je commence par le polir sommairement à la Dremel. Ensuite, je refais son joint. En effet, le joint d’origine montrait des signes très nets de fatigue. Il avait été remonté à la pâte et était déchiré. Bref, il était à jeter. Je découpe un joint neuf dans du papier à joint, en créant les trous à l’emporte pièce. Je ne suis pas mécontent du résultat.

Ici, le couvercle de pompe avec son joint maison. 
L'excroissance en bas à droite sera supprimée ensuite. Elle ne sert à rien.

carter_pompe.jpg (27995 octets)

J’ajuste un peu la découpe pour que ça tombe au poil, et je remonte le couvercle, avec ses dix vis zinguées bien brillantes. Et c’est là que je me rends compte que ça ne va pas. Les vis les plus longues du lot sont trop longues ! Je me suis trompé quelque part en remontant les vis du carter moteur inférieur. Ça ne peut venir que de là, puisqu’au démontage, j’avais rangé les vis séparément carter par carter. Je cherche donc parmi les vis de 6 déjà remontées sur le carter inférieur s’il n’y en a pas une qui n’est pas la bonne. Effectivement, j’en trouve une qui est trop courte pour son logement. Je la remplace par une des deux trop longues pour le couvercle de pompe. Il me reste maintenant une vis trop longue, plus une autre, beaucoup trop courte, non zinguée, que je ne sais pas où mettre ! Je démonte toutes les vis de 6 sans trouver ce que je cherche. Je chercherai mieux demain, mais il n’est pas impossible que le mécano précédent se soit trompé lui aussi, et n’ait pas remis les bonnes vis en remontant. Et je ne m’en suis pas aperçu quand j’ai ouvert le moteur. Je verrai ça demain.

Finalement, le soir même, je me rends compte que la vis de 6 non zinguée a sa place sur le couvercle de pompe à huile. Et pour la dernière, je la monte dans le trou de 10 qui se trouve à l’arrière du bloc, et qui reçoit la petite patte guide de tuyaux. C’est une vis de 8 qu’il faudrait, mais...